Tu viens te faire violer dans le jardin de l'enfer

le paradis secret de maîtresse où rien ne briderait ses envies.  

      Ni faire fuir black and red le plus dégueulasse joint de culasse,

ni l'assassinat, par plaisir, juste par plaisir,

et dans d'horribles et interminables souffrances

d'un ou deux corps tordu(s) par l'effort.

C'est beau la pudeur qui précéde l'instinct de survie

elle se tient tout à côté à renifler aux bouches égueules les parfums fétides du mourrant.

Que fait l'homme qui créve à petits feux ?

serre-t-il ses liens, et si je lui coupais les mains ?

et si je le bourrais l'oignon ?

Que sait l'homme de la femme qu'on immole ou qu'on viole ?

Le jardin de l'enfer, elle vient d'en tracer son livre de la Loi.

Et toi, tu y mettrais les doigts ?

      Qu'elle renifle, coeur afollé, le souffle fétide du mourrant juste à sa bouche dégoulinante de bave

que ses tympans éclatent

des hurlements desepérés du supplicié à moins que cela ne soit

de son propre rire fou...

A l'heure des oraisons :

buvez ceci est mon sang

hurlez ceci est mon cantique des cantiques.

      Un jardin comme une messe noire

un jardin de rêve

oublié de la géographie

entre le noyau de la terre et un trou d'air

à un quart d'heure de l'équateur

un jardin de fête

où elle déploiera les efforts de sa vie

elle y aura tant travaillé du ciboulot et de la musculature

pour mener au jour J tout à bien

elle en oubliera sa fille et sa vie même

elle oubliera les boussoles terrestres

la morale, la justice et la liberté

pour faire chanter

ses rêves les plus macabres

comme fait le vacarme des abatteuses & scieuses au coeur de l'amazonie,

les restes,

jetés au paradis.