Elle est une volute bleutée
Jetée sur les trottoirs de la ville
Un drap, un rideau qui s’enfuit
Un reste de chaleur en novembre
La course légère de ses cuisses
Entrouvre un monde ébahi
Une moiteur à boire comme la terre après l’orage a bu
Et des orties pour des orgies
Dans son sillon les yeux écarquillés
Des hommes et des femmes envieux
Elle cloue les âmes affamées
Qui ont leurs vies éventrées
Dans le ventre comme un ulcère
Que la frustration grossie
Ils sont tous malades
Ejaculent et mouillent de la saisir
Ses seins et ses fesses
J’en appelle à la maltraitance
Tant ses ronds de chair offensent
Du ciel les anges se courbent
Pour l’apercevoir et tombent
Dans la mare de ses pas
De ses pieds, ses ronds dans l’eau
Quelle âme humaine échapperait à la noyade ?
Ses seins et fesses
Sont des coquillages
sont des atouts
Elle donne sa vie pour vous tuer, sombres diables !
se croisent
s’entrouvrent
Des desirs à durcir
au vent
Ils la virent riche et légère
Et ses pas sont des as
Ses seins et fesses ses atouts
Elle est riche
Les affamés dans son sillon se serrent
Elle a les pas bleutés et la folie légère
Quant aux vitrines à dévaliser
Elle arme son pas comme une guerrière
Et dévale les trottoirs de la ville
Je te aime
Je t’aime
Je veux la défénestrer
Pour le coût que nous coûte la vie
Et tomber dans l’oubli
Dans une grotte finir ma nuit
Lui confier ma vie
Ses fesses
Je veux les crever
Quel honneur maîtresse !
Quel honneur !
Que malgré la douleur vive
De votre poigne dans mes cheveux
M’obligeant la bouche ouverte
J’ai le bonheur effrayant de vous connaître.
Ma langue s’enrubanne
De votre filet de salive
Un met délicieux
Dont l’ignorant oublie
De s’imprégner le palais de sa saveur
J’ai le goût de maîtresse
La profondeur de ce qu’elle est
Se trouve aussi dans sa saveur
Jusqu’à ce que maîtresse
Me crache à la figure
Humiliante et insultante
Mon visage plein de crachats
Elle se retourne et se sert de mon visage pour trône
Glissant allégrement sur la mouille
S’asseyant de tout son poids
Ecrasant mon nez et ma bouche en perte d’oxygénation
Rapidement je suffoque
A peine ai-je le temps de remplir mes poumons d’air
Qu’elle me claque le visage violemment
Et m’écrase la tête contre son tapis de pierres
J’ai manqué à plusieurs reprise de m’évanouir
M’obligeant la bouche ouverte
Comme une bouche d’égout
Qu’un pet fluet sur mes narines
Annonce le flot d’urine
Dans ma bouche, remplie déjà
Que ma gorge docile avale
Avant qu’elle ne défèque horriblement
Mélange ses merdes à la pisse
Avec délectation
Rentrant savamment le plus gros au fond de la gorge
Une fragrance insupportable
Qu’elle badigeonne le palais et l’intérieur de mes joues
Puis noie ma langue de sa merde devenue lambeaux opaques sous ses doigts
S’essuyant ses doigts sur mon visage rouge des suffocations précédentes
humidifiée à la pisse et à la bave
me laissant comme ça
enchaîné par terre
refermant sur elle
la porte sur ma géole
Ma langue s’enrubanne
De votre filet de salive
Un met délicieux
Dont l’ignorant oublie
De s’imprégner le palais de sa saveur
J’ai le goût de maîtresse
La profondeur de ce qu’elle est
Se trouve aussi dans les parfums de sa bouche
de ses lèvres
je me régale et mesure ce privilège
j'ai au fond de ma gorge la fragrance intime du fond de sa gorge
que celui qui peut profondément me comprendre, comprenne !
Brisant mes dernières résistances
Syndrome vers de terre
Vous êtes un amour brillant
Vous êtes....
Meurt sur vos lèvres douces
Que la joie d’être
Dépasse les douloureuses courbatures
Dépasse les perversions dont vous m’affligez
S’exclame dans vos yeux
Se consume dans votre chevelure-incendie
Toute mon âme est mangée
Que reste t-il de moi ?
De tout ce que j’ai fait et de tout ce que j’espérais ?
Et ma force auquel je croyais ?
Je meurs dans vos liens
Je suis un reste cadavérique
Je suis un reste de sinistre
Je meurs dans vos liens
Que la mort est douce et lente
Avant que votre grandeur d’âme ne me délivre
Et que tout en moi chante et chavire
Vous dire comme je suis bien à vos pieds jeté
Une flaque, un tapis, un parterre pour votre beauté élevé
la grâce est une ombre
qui longe les pierres
la louve dans ses douves
relève les compteurs de peur
c'est l'effroi d'une mygale
qui court sur le corps
dont on craint la piqure
la douleur brutale puis intraveineuse
chaque seconde durant
A moi votre accueil brodé de noir !
A moi vos yeux, votre bouche vos seins a portée de vue
A moi le scandale d'être esclave nu
mon ombre dans vos pas
est une jouissance rampante
Tout ce qui s'accroche à vous s'en trouve embellit
Un fin parfum à la dérobade
Un string tressé aubade
les marches qui descendent
glaises pour mes pas qui tremblent
je m'enterre dans la nuit
le prochain soleil
à la chaux m'éveille
la paille pour mes fesses
des brindilles enflammées
mes pauvres naseaux enflés
de pisse, de vomit et de merdes séchées
quelle nuit mon soleil
quelle nuit vous m'avez fait passer
votre violence innerve
votre cruauté inerte
dans votre méticulosité
pas d'égard pour mes cris
froide comme une aiguille
les écoutilles sont noyées
dans un bain d’acide citrique
ça y est je vous quitte
je ne sais pas pourquoi
j’ai dépassé ce portail
les pics larges à vos grilles
dissuaderaient l'aventurier
je sus
je pus
je n'en puis plus
Or, platine, Bronze…
Son corps…
Son âme…
Sont siens !
vous êtes un jouet pour elle, que sitôt rougi et chié finira dans sa poubelle
Qui l’a vraiment approché, je vous demande qui ? Vraiment ?
les hauts-fourneaux secrets qui l‘ont fait puis les laminoirs
résonnent dans la chair comme le battant des lourdes cloches d’airain
pour qui de vivant la croiserait
Pour qui de vivant, un océan s’ouvre
Et tout est noyé
Dans sa force et sa beauté
Ô maîtresse
Saurais-je un jour… ?
elle semble froide comme de l’acier
et son sourire de marbre glacerait votre impudence
maîtresse Trinity
une mygale ne s’écrase pas
une mygale résiste au feu
à la faim et à la soif
une mygale se carapate comme un éclair
une mygale, vous l’ignoriez ?, pique mortellement
une mygale, pour toute ses qualités, est une reine crainte
vous siphonne et vous réduit en poudre
vous qui n’êtes que massiot plein d’impureté
Isabelle je vous aime
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