Jeudi 14 mai 4 14 /05 /Mai 08:54

J’ai besoin de savoir où,

Et quand.

Comment était-elle assise déjà ?

J’ai le souvenir qui enfle ma joue

Et balafre mon corps

J’ai besoin de savoir

Comme pour le revivre

Comme un parent torturé revit toutes les nuits l’idée qu’il se fait du calvaire de son fils

Là, le souvenir il s’élève vivant comme un pilier d’esthète

En m’ouvrant la porte de ce sous-sol

 les odeurs rémanentes

La froide terreur de cette nuit là

Où elle se tenait là, dans l’ombre menaçante

Assise me fixant

Puis debout, perchée au dessus des chaînes

Avec ses fouets, ses pinces, ses cordes, ses joujoux


Je veux revivre ces moments là, laissez-moi respirer

Elle n’y est plus, mais moi je suis encore là

Je l’ai vécu j’en ai le souvenir ému

Ce foin sur le sol humide était ma chambre

Ce bol en plastique était mon abreuvoir

Et je m’abreuvais de sa pisse

Moqueuse, ricaneuse, humiliante

Mais en même temps soleil inextinguible

Femme inatteignable

Quiconque la placerait sur un piédestal et en ferait une icône

Une sainte-sadiqk

Tomberait de haut

Elle est femme, humaine, elle a ses faiblesses

Elle a ses hésitations

Elle n’est pas comme vous croyez

Elle n’est pas ce que vous pouvez imaginer

ni sa douceur, sa violence, sa perversité salope

ni son goût du jeu

Elle m’a fait crier

Elle aimait ça, je crois

Elle s’en donnait à cœur joie

parfois impressionnait plus qu’elle ne faisait

Mais ce qu’elle faisait déchirait

Et ma voix finissait éraillé

maîtresse trinity - somptueuse - serpente - sadique

Et elle perçait, elle recommençait

Aiguilles fines après aiguilles fines

Elle scrutait

Elle aimait ma douleur

Elle était heureuse de me l’affliger

Elle avait ses hésitations aussi vous dis-je

Terribles

je craignais qu'elle ne maitrisa pas le sujet

et que sa folie l'égare et qu'elle me brule, me fouette, m'étrangle et que je meurs

terribles hésitations

mais pires au final, sa terrible dexterité à m'affliger

et à me fouetter tout le corps de bas en haut

j'en ai perdu la respiration

et elle n'a jamais perdu le nord malgré l'excitation qui l'a traversé


La nuit, la chaleur et sa perversité tremblante

Elle était branlante

Elle officiait de cuir vêtu

Je crois qu’elle a beaucoup hésité

Quand son fer au feu marinait

Pour marquer de sa cruauté mes malheureuses fesses offertes

Elle a aimé me mordre

Elle a aimé me tordre les seins à me les déformer

Transpercés et ulcérés, ils gouttaient rouges dans ses gants noirs

Et elle les tordait encore

J’ai aimé son parfum tout prés

Elle a retiré son haut et m’a collé ses seins

Faisaient des ronds autour de ma poitrine

Ils rougissaient

Jamais elle n’aurait pu m’aimer plus d’une minute

Mais son baiser avait le goût de la cendre et le goût d’elle

C’était enivrant

Si je vous répétais qu’elle est si différente me comprendriez-vous ?

Elle est une fable et chacun est libre d’y croire

J’ai chaussé mes bottes de sept lieux et je l’ai suivi

Voudriez vous voir les marques du fer ?

Mais l’a-t-elle simplement offert aux prémices incendiaires ?

En se régalant de mon corps enchaîné tournoyant sur lui-même pour fuir son feu ?

M’a-t-elle brûlé par endroit seulement et couvert du sel de son rire humiliant les multiples pics de brûlures ?


Je voudrais maîtresse m’offrir entièrement à votre démon

Intégralement à votre déraison

J’aurai toujours devant vous la naïveté du débutant

les balbutiements du froussard

et les atermoiements du supplicié qui refuse

même quand il sera trop tard

pour qui désirerait fuir les boucles de métal qui cercleraient pieds et poings

rat de laboratoire

qu’elle scruterait, démone,

serais le triste invité dans les terrains bourbeux de l’enfer


Bienvenue puceau

puceau des vices

des vices pointus

des vices dans ton cul

que maîtresse déteste

ton cul d’homme

à lécher L déteste

mais elle aime à s’avilir

si belle si chienne

et me régale tant que possible à élargir les ronds jusqu’à lécher mes fesses toutes entiéres

et le haut du dos

si embrasantes voluptés

et finalement se délecte d’aller si loin jusqu’à la

merde

que je finisse par en jouir par le cul

perdue dans les nervures anales éclosent sous sa bouche ravageuse

qui fouille, perfore et n’en peut plus d’allers et venus précipités

au rythme tachycardique

son souffle haletant buait le fond de mon cul,

de bonheur, rosisait de la couleur de ses lévres

son souffle déchaîné

elle me bouffe

me bouffe

mon petit trou

quelle grace, quelle grace, du bout des lévres, du bout de la langue

profondément réptilienne

quelle grace ! quelle grace ! quelle grace !

suspendu à ses lévres j'étais la femme qui venait d'accoucher et oublier ls douleurs précédentes du travail

j'étais de celle que l'accouchement rend victorieuse

et je jouissais

ma candeur et mon éducation coincée ne vous dévoilent tous les pans de cette extase

j'étais victorieuse

les doigts

nombreux, trop

souillés, léchés

j'étais victorieuse

et maîtresse : un aspic

mais je savais... que tout se paye


maîtresse est une reine de contrastes

et son con il a faillit m’étouffer

et son anus a bouffer aussi

m’étouffé

ce qu’elle aimait, mais ça sans doute vous ne pouviez l’ignorer

maintenant que vous voyez

ce sous-sol et entendez mes horreurs, mon bonheur

et mon souffle coupé

vous racontez ces deux jours

et cette heure du jeudi

et celle du vendredi

où maîtresse a daigné poser la main les doigts sur moi


et

j’ai baigné dans les orties

oui nu, les couilles consumées par les urtica urens, une espece d’orties brulante qu’elle cultivait pour les hommes dans son jardin en haut

et elle m’a excité tout le corps alors que mes liens interdisaient toutes défenses

elle remplissait la pièce que voilà de son rire sadique

on l’aurait dit de plus en plus experte de mes douleurs les minutes passants

et prenaient gare à faire toujours plus mal crescendo

et rechargeaient de nouvelles plantes quand les premiéres étaient des lambeaux verts et rouges sur mon corps

et éparpillés sur la paille

l’attente était mon beffroi

ses pas sur la pierre mouillée quand elle redescendait

les mains pleines de plantes

sonnait mon beffroi


comprenez-vous qu’elle est insaisissable ?

j’ai dit, j’ai beaucoup dit mais jamais son image ne s’est figé en moi

et j’ai gardé éloigné les prétentions de la connaître sans même l’avoir entendu

j’ai beaucoup dit, j’ai beaucoup pensé mais jamais illusionné

M’entendez-vous maîtresse ? Entendez-vous le chant du fond de ma gorge et de mon âme, je ne peux pas me tromper sur vous en ne vous ayant jamais figé dans la pierre, piedestalé, *****, ******. Je m’étais affranchi de toutes duperies. Les miennes. Les vôtres. Les autres. Maîtresse du jeu. Du Je. Vous me comprenez si bien…

et quand j’ai pensé l’avoir saisi

dans ce qui la meut intérieurement

et qui s’articule en débordant sur ses lévres suaves

saisit dans tout ce que son être fédère d’ombre et clarté

et bien … c’est à ce moment qu’elle m’a torturé

et qu’un voile sur moi s’est posé

elle s’est envolé

dans les plaisirs, le vice et la volupté

et quand elle m’a relâché

J’étais un aveugle errant, enfant nu, lâché au Bouscat, humilié, éreinté, la tête vide

Jamais vous ne me comprendrez

le bruit que fait un fantôme quand il vous abandonne

 

 

J’ai besoin de tout savoir

 

source image : maîtresse Trinity


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