J’ai besoin de savoir où,
Et quand.
Comment était-elle assise déjà ?
J’ai le souvenir qui enfle ma joue
Et balafre mon corps
J’ai besoin de savoir
Comme pour le revivre
Comme un parent torturé revit toutes les nuits l’idée qu’il se fait du calvaire de son fils
Là, le souvenir il s’élève vivant comme un pilier d’esthète
En m’ouvrant la porte de ce sous-sol
les odeurs rémanentes
La froide terreur de cette nuit là
Où elle se tenait là, dans l’ombre menaçante
Assise me fixant
Puis debout, perchée au dessus des chaînes
Avec ses fouets, ses pinces, ses cordes, ses joujoux
Je veux revivre ces moments là, laissez-moi respirer
Elle n’y est plus, mais moi je suis encore là
Je l’ai vécu j’en ai le souvenir ému
Ce foin sur le sol humide était ma chambre
Ce bol en plastique était mon abreuvoir
Et je m’abreuvais de sa pisse
Moqueuse, ricaneuse, humiliante
Mais en même temps soleil inextinguible
Femme inatteignable
Quiconque la placerait sur un piédestal et en ferait une icône
Une sainte-sadiqk
Tomberait de haut
Elle est femme, humaine, elle a ses faiblesses
Elle a ses hésitations
Elle n’est pas comme vous croyez
Elle n’est pas ce que vous pouvez imaginer
ni sa douceur, sa violence, sa perversité salope
ni son goût du jeu
Elle m’a fait crier
Elle aimait ça, je crois
Elle s’en donnait à cœur joie
parfois impressionnait plus qu’elle ne faisait
Mais ce qu’elle faisait déchirait
Et ma voix finissait éraillé
Et elle perçait, elle recommençait
Aiguilles fines après aiguilles fines
Elle scrutait
Elle aimait ma douleur
Elle était heureuse de me l’affliger
Elle avait ses hésitations aussi vous dis-je
Terribles
je craignais qu'elle ne maitrisa pas le sujet
et que sa folie l'égare et qu'elle me brule, me fouette, m'étrangle et que je meurs
terribles hésitations
mais pires au final, sa terrible dexterité à m'affliger
et à me fouetter tout le corps de bas en haut
j'en ai perdu la respiration
et elle n'a jamais perdu le nord malgré l'excitation qui l'a traversé
La nuit, la chaleur et sa perversité tremblante
Elle était branlante
Elle officiait de cuir vêtu
Je crois qu’elle a beaucoup hésité
Quand son fer au feu marinait
Pour marquer de sa cruauté mes malheureuses fesses offertes
Elle a aimé me mordre
Elle a aimé me tordre les seins à me les déformer
Transpercés et ulcérés, ils gouttaient rouges dans ses gants noirs
Et elle les tordait encore
J’ai aimé son parfum tout prés
Elle a retiré son haut et m’a collé ses seins
Faisaient des ronds autour de ma poitrine
Ils rougissaient
Jamais elle n’aurait pu m’aimer plus d’une minute
Mais son baiser avait le goût de la cendre et le goût d’elle
C’était enivrant
Si je vous répétais qu’elle est si différente me comprendriez-vous ?
Elle est une fable et chacun est libre d’y croire
J’ai chaussé mes bottes de sept lieux et je l’ai suivi
Voudriez vous voir les marques du fer ?
Mais l’a-t-elle simplement offert aux prémices incendiaires ?
En se régalant de mon corps enchaîné tournoyant sur lui-même pour fuir son feu ?
M’a-t-elle brûlé par endroit seulement et couvert du sel de son rire humiliant les multiples pics de brûlures ?
Je voudrais maîtresse m’offrir entièrement à votre démon
Intégralement à votre déraison
J’aurai toujours devant vous la naïveté du débutant
les balbutiements du froussard
et les atermoiements du supplicié qui refuse
même quand il sera trop tard
pour qui désirerait fuir les boucles de métal qui cercleraient pieds et poings
rat de laboratoire
qu’elle scruterait, démone,
serais le triste invité dans les terrains bourbeux de l’enfer
Bienvenue puceau
puceau des vices
des vices pointus
des vices dans ton cul
que maîtresse déteste
ton cul d’homme
à lécher L déteste
mais elle aime à s’avilir
si belle si chienne
et me régale tant que possible à élargir les ronds jusqu’à lécher mes fesses toutes entiéres
et le haut du dos
si embrasantes voluptés
et finalement se délecte d’aller si loin jusqu’à la
merde
que je finisse par en jouir par le cul
perdue dans les nervures anales éclosent sous sa bouche ravageuse
qui fouille, perfore et n’en peut plus d’allers et venus précipités
au rythme tachycardique
son souffle haletant buait le fond de mon cul,
de bonheur, rosisait de la couleur de ses lévres
son souffle déchaîné
elle me bouffe
me bouffe
mon petit trou
quelle grace, quelle grace, du bout des lévres, du bout de la langue
profondément réptilienne
quelle grace ! quelle grace ! quelle grace !
suspendu à ses lévres j'étais la femme qui venait d'accoucher et oublier ls douleurs précédentes du travail
j'étais de celle que l'accouchement rend victorieuse
et je jouissais
ma candeur et mon éducation coincée ne vous dévoilent tous les pans de cette extase
j'étais victorieuse
les doigts
nombreux, trop
souillés, léchés
j'étais victorieuse
et maîtresse : un aspic
mais je savais... que tout se paye
maîtresse est une reine de contrastes
et son con il a faillit m’étouffer
et son anus a bouffer aussi
m’étouffé
ce qu’elle aimait, mais ça sans doute vous ne pouviez l’ignorer
maintenant que vous voyez
ce sous-sol et entendez mes horreurs, mon bonheur
et mon souffle coupé
vous racontez ces deux jours
et cette heure du jeudi
et celle du vendredi
où maîtresse a daigné poser la main les doigts sur moi
et
j’ai baigné dans les orties
oui nu, les couilles consumées par les urtica urens, une espece d’orties brulante qu’elle cultivait pour les hommes dans son jardin en haut
et elle m’a excité tout le corps alors que mes liens interdisaient toutes défenses
elle remplissait la pièce que voilà de son rire sadique
on l’aurait dit de plus en plus experte de mes douleurs les minutes passants
et prenaient gare à faire toujours plus mal crescendo
et rechargeaient de nouvelles plantes quand les premiéres étaient des lambeaux verts et rouges sur mon corps
et éparpillés sur la paille
l’attente était mon beffroi
ses pas sur la pierre mouillée quand elle redescendait
les mains pleines de plantes
sonnait mon beffroi
comprenez-vous qu’elle est insaisissable ?
j’ai dit, j’ai beaucoup dit mais jamais son image ne s’est figé en moi
et j’ai gardé éloigné les prétentions de la connaître sans même l’avoir entendu
j’ai beaucoup dit, j’ai beaucoup pensé mais jamais illusionné
M’entendez-vous maîtresse ? Entendez-vous le chant du fond de ma gorge et de mon âme, je ne peux pas me tromper sur vous en ne vous ayant jamais figé dans la pierre, piedestalé, *****, ******. Je m’étais affranchi de toutes duperies. Les miennes. Les vôtres. Les autres. Maîtresse du jeu. Du Je. Vous me comprenez si bien…
et quand j’ai pensé l’avoir saisi
dans ce qui la meut intérieurement
et qui s’articule en débordant sur ses lévres suaves
saisit dans tout ce que son être fédère d’ombre et clarté
et bien … c’est à ce moment qu’elle m’a torturé
et qu’un voile sur moi s’est posé
elle s’est envolé
dans les plaisirs, le vice et la volupté
et quand elle m’a relâché
J’étais un aveugle errant, enfant nu, lâché au Bouscat, humilié, éreinté, la tête vide
Jamais vous ne me comprendrez
le bruit que fait un fantôme quand il vous abandonne
J’ai besoin de tout savoir
source image : maîtresse Trinity
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