Je suis
scribe
la plume imitant le serpent
me faufilant de jardins privés à fleuves sacrés ;
pour d'une formule, d'une tournure, vous faire mienne.
Scribouillard laisse filer les mots sur un Word
sur du papier de parchemin
à la bougie jusqu'à ce que la flamme sèche
en avoir de la sève plein
les mains
les baigner dans le Godavari
pour retrouver l'innocence et le talent d'un fainéant.
touché le centre rouge de la cible
y parvenir parfois
avec des lourdeurs d'anaconda
je me trouve laid
quand je sors mes stances dans l'effort
quand je souffre de les accoucher, je les force,
je me trouve souvent moche
et j'ai souvent tort :
cadavre clair dans le Kâveri.
Elle brille d'elle-même
...au creux de ses reins
Dieu que je tremblerais de l'avoir à portée de mains...
Dieu que je me trouverai indigne
mon front de sueur ruisselle
et je suis homme perdu ou enfant seul dans les ruelles
et j'ai le sentiment de psalmodier à celle qui enfante mes lettres.
Que vous êtes belle maîtresse !
Si je siffle sur vos têtes
c'est que l'inspi. m'inonde
et que dans l'Indus je me plonge
je m'y vois reluire
je me brosse les écailles
je fais le beau
pour vous faire belle.
Je ne suis rien qu'un vers
et j'écris des tunnels
de vous à la féminité
de vous à la beauté
de vous à moi*
de vous...
La vanité
est une route trois fois blindée
un fleuve, le Jumna trois fois bouclé
elle me chante aux oreilles comme les sirènes
mais si toi roi, toi rien
roi de toi, règne sur la ruine
"Honore donc ta reine !"
divine inspiratrice
"Ne te plonge pas dans tes propres veines
en y voyant quelque oracle
depuis la boue des temps
depuis Adam
depuis que la terre t'a fait chair
sert plutôt de chaire à la divine inspiratrice de la vie
qu'elle assoit son séant et ses seins bien lourds
sur l'esclave auto
désigné
le psalmobeauparleur."
*ma vanité
Kālī-graphiant un namasté
Aux courbures de 7 fleuves sacrés,
Un serpent à plumes d'albatros
Dévoile la vérité de l'os.