Hauturière

Il est un port déserté des tristes et parfois habité des rêveurs.

Je ne suis ni triste ni rêveur et pourtant j’y suis.

Passant devant les pléiades et les Diane de Selliers

Comme des colonnes dorées bordant l’appontement ;

Au milieu des formats conventionnels, des anormaux :

Des petits

Des gros

Des avec presque pas de mots… mais quel assemblage !

Des longs

Des chers. Ils sont tous très chers. Même 6.50 euros les 12 pages format A5. Ils ont encore faim les bourlingueurs, les trafiquants d’armes, les pirates ! 1 euro dans les poches et c’est tout, Mollat leur prendra le reste. Ils sont meilleurs quand ils crèvent les artistes !

La nuit est aiguade, des lucioles viennent peupler certaines pages.

Faîtes que celles que j’ai acheté m’illuminent ce soir

Quand j’ouvrirai les 12 pages de ce malheureux livre

Elles m’éclaireront d’un jour nouveau

Et dans l’abattement, la joie ou l’adoration

Dans la nuit hagarde et buveuse comme un trou normand, la pute au bras

Ou dans la dysenterie

Mon cerveau soit le réceptacle des plus beaux poèmes pour maîtresse.

Sois beau

Phosphorescent

Sois subversif

Sois l’insensé auteur de projets insensés

Mais sois Julien, bon sang !

Sois

Et tout de suite.

Sois

Digne

Sois

Digne

De lui dénouer les cordons

Sois digne.

Abraque la licorne et ses fantômes encore souffrants dedans.

Sois digne des lucioles si tu les vois

C’est elle qui en a inondé les pages

C’est elle qui te ramène à elle

C’est elle la seule maîtresse

Juliiiiieeeeen...

La maîtresse de tes lieux.

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\ notes \

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1)

le port deserté

2)

le marin d'eau douce

3)

la maîtresse hauturière,

maîtresse des lieux